lundi 3 mai 2010

Hier bicot-boucaque, aujourd'hui intégriste-terroriste...




Cher ami, il est quasi impossible de tourner la page après avoir lu. Je réagis donc. Je réagis en toute spontanéité; j'y tiens. Il s'agit d'une irruption que je ne peux contenir, ni mesurer, ni réduire.



Ceux parmi nous qui étaient à l'ULB ou à Louvain n'ont peut-être pas vécu, physiquement, ce que l'ouvrier de Vilvoorde ou le mineur de Charleroi ont souffert, mais nous restons témoins de l'endurance de ces victimes qui plus ils se faisaient tout petits et presque inaperçus, plus ils encaissaient.

Que peut-il en être aujourd'hui avec leurs petits enfants qui clament leur culture, qui fréquentent leurs mosquées et qui exigent de ne manger que du «Halal»?

Ayant vécu quelques années fin des 60 et début des 70 partagées entre 3 pays européens, je dois dire que le faciès de l'originaire d'un pays arabo-musulman a de tout temps été pointé du doigt et du bout de la langue. Ça ne date donc pas d'aujourd'hui ! Pourtant en ces temps-là, il était tout juste «né-musulman». Il ne priait pas, n'allait pas à la mosquée (il n'y avait pas de mosquées), ne portait ni djellaba, ni gandoura, ni barbe, ni aucun signe religieux.

Intégré, bosseur consciencieux quoique exploité d'une manière ou d'une autre, il a sensiblement et largement contribué à redonner forme et vie à la déchiquetée Europe d'après guerre. Malgré ce noble apport qui vient après le noble sacrifice de son aîné qui a aidé à sauver les meubles de cette vieille Europe, on le désignait quand on parlait de lui de nordaf, de bougnoule, de bicot, de macaque, de boulou, de boucaque, etc...…

En ces temps-là donc, il n'était question ni de Ben Laden, ni de Tarik Ramadan, ni de Khomeiny, ni de Salman Ruchdie, ni de Taslima Nasreen, ni de foulards, ni de burka, ni de "Ni-putes-ni-soumises", ni de  Rachida Dati, ni de minarets, ni de polygamie…,...

A 90%, cet arabo-musulman ne l'était que par 2 choses qu'il évitait de faire: manger du hallouf et manger le ramadan. Pour le reste, il vivait comme tout le monde avec les inévitables, chope, demi ou ballon de pinard à la main. Ceux qui ne buvaient pas, qui ne sortaient que pour travailler, restaient barricadés à 10 et à plus, dans leurs gîtes de misères (greniers, mansardes, caves et autres trous du genre).

Malgré ce grand effort, ce grand sacrifice, il restait l'étranger, cet autre à autre faciès qui dérangeait, qui gênait, qui était et est considéré comme une sale tache sur un beau tableau.
Aujourd'hui, l'industrie de la désinformation et de la propagande continue ; elle est même à son apogée.

Ceci dit, ou écrit, je salue bien bas ceux qui ont navigué à contre-courant, qui continuent de le faire ou qui ont passé le relais à d'autres pour prendre la relève. Je salue les gens qui ont foi en ce qu'ils pensent et ce qu'ils font, qu'ils soient athées, chrétiens, juifs, musulmans, de gauche, de droite ou libre-exaministes. Je salue celles et ceux qui ont protesté contre la puante bêtise des racistes et des xénophobes, qui ont manifesté dans la rue, qui ont même été tabassés et emprisonnés ou du moins fichés - par la police pour leurs idées, qui se sont solidarisés avec les «bicots» et les «bougnoules», qui ont défié les normes racistes en louant leurs appartements et leurs maisons aux «macaques» et aux «nordafs», quand ceux de la «race pure» affichaient des pancartes «Etrangers s'abstenir».

Je leur rends hommage pour leur résistance à la puante bêtise et pour, ainsi, leur maintien d'un équilibre vital pour l'humanisme.

Md. Mrini
01.05.10
Source: dounia

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